Minima sociaux: Des conditions de vie plus dégradées pour les bénéficiaires handicapés

Alors que 70% des bénéficiaires des aides des CCAS/CIAS sont titulaires de minima sociaux*, une récente enquête de la DREES délivre un portrait préoccupant des personnes en situation de handicap parmi les bénéficiaires de minima sociaux. Davantage exposés à des conditions de vie dégradées par rapport aux autres bénéficiaires, leur état de santé est moins bon. Ils subissent plus fortement l’isolement, des ruptures sociales et se privent de biens et de services.

HANDICAP et PAUVRETÉ MULTIDIMENSIONNELLE IMBRIQUÉS

Si « les bénéficiaires de minima sociaux sont nettement plus exposés à toutes les dimensions de la pauvreté en conditions de vie que l’ensemble de la population », le handicap représente un facteur aggravant, une double peine :

  • 69 % sont touchés par des restrictions en consommation  ;
  • Plus de huit bénéficiaires sur dix rapportent ne pas avoir les moyens de remplacer des meubles hors d’usage. Un même nombre ne pas être en mesure de partir en vacances une semaine ;
  • 49% déclarent des ressources insuffisantes, en particulier pour couvrir toutes leurs dépenses ; 60% une situation financière difficile ou être contraints de s’endetter et 57% n’ont aucun placement financier.

Leur état de santé est particulièrement impacté :

  • 18 % de ces bénéficiaires déclarent avoir dû renoncer à une consultation chez le médecin pour des raisons financières, 16 % pour des soins dentaires ;
  • 68 % se perçoivent en mauvaise ou très mauvaise santé ;
  • La quasi-totalité souffrent d’une maladie chronique.

Moins intenses, leurs relations sociales ne sont pas épargnées :

  • Les bénéficiaires en situation de handicap déclarent plus fréquemment éprouver un sentiment de solitude : 27 % contre 15% de leurs homologues ;
  • 6% indiquent être isolés ;
  • Ils sont également moins nombreux à pouvoir compter sur leur entourage pour une aide morale, financière ou matérielle.

Ces chiffres et les réalités qu’ils soulignent attirent d’autant plus l’attention dans le contexte économique et social actuel. Ils sont l’occasion de rappeler combien les aides et secours des CCAS/CIAS, levier des politiques de solidarités des collectivités locales, peuvent jouer un rôle clef pour prémunir ces personnes de la grande précarité.